Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…et régime au pin sec pour un King Charles aux grandes oreilles puisque le royal couple britton a dû reporter sa visite officielle tous azimuts dans notre pays pour cause de révolution à la française. Passe encore de mettre à feu la mairie de Bordeaux mais pas question de risquer de mettre à sang le peuple avec un éventuel attentat en s’enfuyant du château de Versailles (on a déjà donné)…

Dommage pour la notoriété internationale de notre commune, ont pu penser un certain nombre de citoyens de Landiras, honorés (on suppose) par une venue du roi Charles III aussi historique que l’ampleur des incendies qui ont malheureusement frappé cette ville en 2022 (1). Un peu plus de deux mille habitants à quelques kilomètres au sud de Bordeaux et une étymologie pas très claire malgré les efforts d’un prêtre du 19ème siècle qui ne vont pas du tout dans le sens facile de «(vers les) Landes iras», la situation en sud-Gironde ouvrant la voie à toutes les hypothèses (en réalité erronées) d’un nième petit chemin vers Compostelle…

Rien à chercher non plus du côté d’un certain nombre d’orthographes passagères en ‘L’Andiras’ ou ‘L’Andirans’, ce qui obligerait à chercher sans doute une racine de patronyme (celte) comme ‘Ander’, probablement proche de l’Andernos du Bassin d’Arcachon…Pour être le plus ouvert possible, on trouve également des théories en ‘Landariacum’, soit la forme latine très normale d’un domaine administré à l’époque gallo-romaine par un certain Landarius. 

Problème(s): d’un point de vue linguistique, la cité serait plutôt devenue Landariac, avec un suffixe dit ‘locatif’ (comme une majorité de communes du même département); par ailleurs, après recherches minutieuses pour justifier le sens de ce nom à Rome, pas de mot dans le répertoire pouvant expliquer un tel état-civl (il faut bien que, si Landarius il y a eu, on puisse comprendre ce que ce surnom signifiait…). Et, toujours d’un point de vue phonétique, après une évolution de ‘landariac’ en ‘landiriac’, les habitants seraient alors ‘landiracois’; or, ce sont des Landiranais.

L’explication la plus sérieuse s’appuie donc sur ‘Landirans’, soit l’idée de ‘lande’ effectivement, mais pas encore au sens forestier majuscule que lui donnera l’administration napoléonienne (la commune existait bien avant les travaux du Second Empire) mais avec le terme celte ‘landar’ (sous influence basque) qui désignait toute lande végétale, au sens de plantation (2)…Bon, on ne va pas se battre pour savoir s’il s’agissait d’orties, de noisetiers ou de pins maritimes, surtout si on imagine que c’est l’une de ces zones végétalisées qui prendra feu au 21è siècle. 

Voilà en tous cas qui eût fait de Landiras le centre du monde au moins pour quelques heures sous les pas du monarque britannique, ce qui ne manquera pas de lui rappeler une époque où « les Anglais vendangeaient l’Aquitaine » (3), comme en témoigne la présence d’un lion sur le blason de la ville. Quant à vous, si vous n’avez pas encore réservé pour vos prochaines vacances…

(1) On dit ‘village’ en-dessous de 2000 habitants. Landiras en compte…2190 (chiffres 2020)

(2) D’autres communes de la région, comme (Lamothe)-Landerron, ou Landerrouat, semblent confirmer cette hypothèse.

(3) Titre d’un célèbre ouvrage de Jean-Marc Soyez (Ed. Fayard 2013) étymologiquement discutable (le titre, pas le roman). Voir les détails linguistiques dans les archives la chronique sur…Hossegor.

…du moins tout à fait malheureux d’avoir progressivement perdu ses facultés d’audition, accident (ou maladie?) définitivement dramatique pour un musicien reconnu comme un génie de la composition (1). Le brave Loulou (Ludwig, en v.o) revient à la vie (des médias) après presque deux siècles, dans une étude scientifique qui a analysé son ADN et ainsi détecté un abus d’alcool comme cause probable de sa mort. Donc, si ce nom n’a pas pour vous comme unique symbole celui d’une grosse boule de poils blancs qui aboie (2), n’hésitez pas à relire la chronique à lui dédiée en 2020, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance…

(1) Ce qui n’empêche donc pas ‘d’entendre’ la musique intérieurement, tout comme la cécité d’empêche pas de ‘voir’ des films comme le rappelle régulièrement le chanteur Gilbert Montagné… 

(2) « Beethoven » saga de 8 films sur un St-Bernard, depuis 1996

…vous n’étiez peut-être pas sur ce blog lors de la chronique sur les véritables racines du nom (août 2014). Les éléments n’ont évidemment pas changé; ils prennent peut-être une nuance supplémentaire (parfois surprenante) à l’occasion du combat actuel sur la réforme des retraites. Autant en profiter pour une petite actualisation en tapant le mot dans le champ de recherche!

…ou en mouvement, soit ‘in-motion’ comme disent les Grands-Bretons, ou bien ‘en motion’ (motion tout court éventuellement) en français ce qui revient au même, soit une action pour annuler un état ou une situation, interdire une publication ou encore empêcher une personne de parler, d’écrire ou de s’exprimer, bref le ‘censuré’ affiché ci-dessus ne vous promet pas des révélations ou des plaintes sur le contenu de cette chronique mais plutôt un petit moment…d’émotion (de censure, évidemment).

Le mot (ni la pratique) ne date pas d’hier puisqu’on le voit apparaitre dans notre langue au cours du 13ème siècle, en ligne directe et facile du latin ‘censor’ qui désigne un monsieur à l’origine tout à fait gentil et pas vindicatif pour deux sesterces, le…censeur. Oui, oui, c’est bien le même qui deviendra le terrible adjoint du proviseur de nos lycées qui, lui, est chargé d’avoir de la ‘pro-vision’, non pas de s’occuper de l’intendance pour le réfectoire mais littéralement de ‘voir en avance’, en clair celui qui doit s’occuper d’anticiper et de ‘manager’ son établissement; de son côté, le censeur est fidèle au ‘censor’ romain, c’est-à-dire celui qui ‘cense’, ou mieux encore pour comprendre, celui qui re-cense!

En effet, censer (qui n’existe plus) et censeur viennent du verbe ‘censeo’ qui signifie estimer, juger, évaluer. Les premiers censeurs étaient donc des administratifs chargés d’évaluer des populations ou des catégories sociales, précisément de les recenser. C’est d’ailleurs si utile et raisonnable que cet homme-là est forcément…censé (à l’intelligence ou la raison correctement évaluées).

Cette nuance de qualité ne va pas résister à la récupération du mot par l’Eglise catholique qui, dès la fin du 14è siècle, embarque le censeur dans son discours accusateur; la censure (du censeur) devient alors la publication (!) d’une mesure disciplinaire pour redresser une pratique ou une lecture biblique mal adaptée. S’ensuit donc, dans le vocabulaire général, une généralisation vers toute critique (puis condamnation, bien sûr) ce qui fera immédiatement les affaires du pouvoir royal pour interdire le moindre écrit ou comportement d’opposition. Et notre cadre d’enseignement secondaire n’échappera pas à l’ambiance puisque c’est à lui que revient désormais la fonction d’appliquer avec rigueur les décisions ou jugements des conseils de classe. Y compris maintenant pour nos voisins d’Outre-Manche avec ‘censorship’, ceux d’Outre-Rhin face à la ‘Zensur’ et ceux d’Outre-Pyrénées qui ont leur ‘censura’.

Alors, pour faire avancer (littéralement!) cette censure comme on pousse une voiture (ou une poubelle en feu vers les forces de l’ordre), on va donc la ‘mouvoir’, la mettre en ‘motion’ pour ne pas dire en…pro-motion! Car, dès qu’il y a motion, les choses bougent: une loco-motion tire les wagons, une pro-motion vous fait gravir les échelons, et même une com-motion bouscule l’équilibre interne de votre corps. Tout ça est d’autant plus vivant et mobile que la raison de ce mouvement est forte : on appelle ça un…motif – anciennement motiv – forcément agi par des gens très ‘motivés’, surtout pour faire avancer la censure ! Au moins étymologiquement…

Les mots qu’on lit ou qu’on dit ne sont pas toujours ceux qu’on croit. C’est sur ce constat autour d’un café qu’Abdel (le kiosquier algérien), Bernard (l’illustrateur suisse) et Dominique (le journaliste français) ont décidé de mettre en mots et en images cette liste de termes qui reviennent souvent à la Une mais pas toujours à leur vraie place.

Dans la lignée des « chroniques étymo-logiques », voici un petit livre plein d’humour qui propose de remonter à la source linguistique de ces sons que l’actualité rend parfois effrayants et qui, à l’origine, n’ont pas du tout le sens qu’on leur attribue au premier abord. Chaque mot est illustré par un dessin original et une explication claire et simple (*). Un voyage original et surprenant!

Le premier volet de cette série est en vente dès maintenant (12€ + frais d’envoi) sur le site de la librairie en ligne Coolibri : www.coolibri.com, onglet bibliothèque.

(*) Vous pouvez feuilleter quelques pages pour aperçu