Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…auxquels ce blog est consacré depuis bientôt treize ans, certains noms davantage communs ont cependant fait la Une des journaux (presse, radio, ou télé) et donc valaient la peine qu’on en cherche l’origine (1). Sans compter que l’obsession médiatique (et domestique) du jour concerne un minuscule insecte dont la variété dite ‘de lit’ donne des démangeaisons rien que d’y faire allusion si l’on constate les gratouillis des journalistes en plateau (ou peut-être votre réaction en voyant l’image du titre).

Certes, cet animal de la famille des Cimicidae est un hétéroptère, ainsi nommé d’après les racines grecques ‘hétéro-’ (comme hétérosexuel, différent, autre) et ‘-ptère’ (aile, comme coléo-ptère ou ptéro-dactyle, l’oiseau préhistorique qui avait des ‘doigts’ au bout des ailes); car les punaises en question ont en effet une fixation très en avant de leurs ailes, contrairement aux autres insectes, d’où l’aspect inhabituel même minuscule. 

Or, quelle soit de lit, de rue, des champs, d’eau ou autres, la punaise a une caractéristique principale: sa carapace de protection en chitine et surtout une glande qui libère une odeur pestilentielle si on l’écrase (vous avez forcément déjà essayé, c’est la vengeance de la punaise!). Or, c’est cette réaction nauséabonde (pour nos nez humains mais aussi pour quelque prédateur qui voudrait en faire son Big Mac du jour) qui va lui donner son nom!

Les Romains (et sûrement d’autres peuples) connaissaient déjà les démangeaisons désagréables au réveil et surtout les effets malodorants de la bestiole, ils l’ont d’abord surnommée ‘cimex’, la bête qui pue’, d’après -dit la légende- le nom (inconnu) du client d’un barbier qui en avait abondamment dans  la pilosité. Par la suite (dans les derniers siècles de l’Empire), on s’attache à y rajouter ‘le nez’, soit la contraction du verbe ‘putere’ (puer) + ‘nasus’ (le nez, évidemment)…mais garder intégralement les deux mots aurait été un peu trop long en ‘putenase’, on a donc abrégé ça en ‘punase’ puis ‘punaise’ en français dès le 12ème siècle.

Malheureusement, surtout si vous habitez la moitié sud de la France, le mot est entré dans une expression de surprise (ou d’injure) à la place du très vulgaire…’putain’! A l’origine, il ne s’agissait que d’exprimer une réaction retenue ‘Oh, punaise!’ (Comme le ‘oh, my God! anglo-américain de différentes nuances lui aussi); sauf que, dans beaucoup de registres vulgaires, ‘oh, punaise’ est le même détournement poli que ‘oh, mince!’ (qui n’a rien de serré) pour éviter de dire ‘oh, merde!’ 

Bref ‘Oh punaise!’ est clairement une façon politiquement correcte d’éviter ‘Oh, putain!’, mot qui eût pourtant été le plus adéquat en l’occurence puisque le terme désigne d’abord une prostituée ’qui ne se lave pas’ (souvent?) donc…qui pue, déclinaison directe de ce verbe latin ‘putere’, qui a donné également l’adjectif putride, etc…La putain, c’est donc la fille qui pue! Encore une fois, le mot en dit long sur le sexisme de la langue codifiée par des hommes depuis l’époque classique.

Petit rayon de soleil (ou de parfum) tout de même: il existe une ‘puta’ latine (mais très peu utilisée) qui désignerait tout simplement une ‘fille’, une forme évoluée du latin ‘puer’ (enfant, fille ou garçon d’ailleurs). Le mot aurait à la fois donné ‘puella’ (la jeune fille ‘pure’) mais aussi ‘puta’ (‘la’ fille – comme les soldats vont voir « les filles », dont la fonction ne laisse aucun doute, même en français).

En tous cas, ce qui est sûr, c’est que nos punaises (de lit) sont de vrais putes qui grattent et qui sentent mauvais. Et ça, sans équivoque possible, surtout étymologiquement!

(1) Parmi ceux du mois de septembre: pluie, casserole, tabac, mégot, sieste, botulisme, inflation…profitez-en!

…dans le calendrier (on n’ose pas dire l’histoire) de l’Olympique de Marseille (1). Le temps moyen de survie au poste d’entraineur-maison étant estimé (et vérifié) à huit mois, il va falloir poser la patte rapidement, ce dont la réputation fougueuse du sieur Gennaro (Janvier, en v.f, puisqu’il est né le 9 de ce mois!) semble être capable. Les deux ou trois clins d’oeil de cette introduction vous ont-ils déjà donné une piste sur l’étymologie de son nom?

Souvent en effet, on fait un lien entre le patronyme Gattuso et le nom commun ‘gatto’ qui désigne un chat, un chat romain à l’origine, pas très correct puisque le ‘cattus’ puis ‘gattus’ est un terme dit décadent, de la fin de l’Empire (2). Il n’empêche, aussi bien l’une que l’autre formes vont avoir un beau destin puisqu’elles vont être adoptées par toute l’Europe: tout d’abord ceux qui parlent sec, les Anglo-Saxons (cat), les Germaniques (kat), puis les plus chuintants comme les français (chat) et enfin les chantants comme les Espagnols et Italiens (gato et gatto).

C’est ce dernier ‘gatto’ qui a donné à penser qu’un Gattoso ou Gattuso serait une sorte de type malin (et éventuellement lunatique) comme un chat…Malheureusement – ou pas – il n’en est rien puisque, nonobstant la naissance calabraise de Gennaro (on ne peut pas faire plus au sud de la zone italienne), il semble que la véritable source du son initial soit…un canal, en tous cas un conduit d’eau pour irrigation, un ‘catusu’ apporté pendant la domination culturelle des Arabes sur la Méditerranée.

Au fil du temps, le ‘catusu’ s’est plié aux règles des prononciations locales pour se ‘gutturaliser’ en ‘gatusu’ puis Gatuso, Gattuso et même parfois Gattuzo (au nord du pays). Les ancêtres de Gennaro ne sont donc pas des…chats (du coup, on cherche ce qui aurait pu entrainer ce nom) mais des gens concernés par un système d’irrigation d’eau, ce qui semble autrement plus important dans ce type de territoire.

Il faut quand même dire un mot du surnom que les connaisseurs donnent au monsieur en question, qui est ‘Ringhio’, dont la forme commune désigne tout simplement un grognement. Alors, évidemment, tout le monde évoque aussitôt un caractère de râleur, même si certains chats peuvent faire passer ça pour un ronronnement. A bon(s) entendeur(s)…  

(1) On parle de football, pour ceux qui arriveraient d’une autre planète

(2) Si vous êtes invité au Colisée ce soir, dites plutôt ‘felix’, ou mieux ‘felis’ qui donnera la classe des félins.

…ou simplement sur un palier de ralentissement? Toujours est-il que ce mot aura été imprimé, annoncé et commenté des milliers de fois pendant l’année qui s’écoule. Or, économiquement parlant, ce phénomène a toujours pour conséquence une déflation de votre pouvoir d’achat, deux mots d’une même racine pour dire que d’un côté il y a quelque chose qui gonfle (les prix) et de l’autre quelque chose qui dégonfle (votre porte-monnaie). Conséquence: souvent la colère ou la rébellion enflent car, quelle qu’elle soit, l’inflation ne manque pas d’air!

A l’origine de ce gonflement des prix entrainant une baisse du pouvoir d’achat (et donc de la valeur de la monnaie), il y a une très ordinaire histoire de dilatation puis de vent. En effet, le verbe latin qui est à la base de tout cela (‘flare’) signifie souffler, donc inévitablement gonfler, que ce soit le ballon d’une montgolfière ou le montant des étiquettes de produits. D’ailleurs, la version plus ancienne du verbe français est ’suffler’, radical que l’on va combiner avec un préfixe qui va aussi bien augmenter le souffle que préciser sa direction soit…’insuffler’, c’est-à-dire rajouter de la puissance à une situation ou à un état, plutôt avec un sens figuré.

Et, si l’on utilise ce même préfixe, on obtient la même démarche et le même sens pour fabriquer ‘in-flation’ (le participe passé de flare); il s’agit bien d’injecter – plus ou moins artificiellement parfois – une augmentation dans l’économie globale. Or, si l’on regarde plus précisément chez les créateurs du mot, les Romains, l’inflation désignait d’abord pour eux la dilatation…de l’eau en phase d’ébullition (1), puis le fait d’emboucher une trompette (forcément suivi d’un gonflement des joues!).

Par la suite et très rapidement, l’idée leur est venue (on est latin ou pas) que ce gonflement pouvait s’appliquer à l’estomac puis à l’intestin, pour provoquer un de ces…vents plus ou moins odorants et incontrôlables. En langage ‘soutenu’, cela s’appelle d’ailleurs une ‘flat-ulence’, directement formée sur la racine du verbe initial…Mais comme nos ancêtres italiens avaient également de la culture, l’inflation pouvait également servir à qualifier une personne exagérément orgueilleuse (pleine de soi!) ou même un style littéraire trop chargé donc…boursoufflé, le mot parle tout seul.

Pourtant, au fil des siècles, le composé in-flation va encore s’appliquer à tout ce qui est plus ou moins artificiellement gonflé, au sens propre comme une outre ou des vésicules (‘tu me les gonfles’), ou au sens figuré pour parler de quelqu’un qui parle haut et fort (ou qui crie, pour les animaux) en gonflant la poitrine pour impressionner l’adversaire. On en arrive presque à une inflation de termes si l’on y rajoute la toute-première ‘inflation’ physique que la très sérieuse (et peut-être naïve) médecine du Vatican décrivait, au XIIIè siècle, comme « une enflure du membre (2)», dans un ouvrage écrit par un certain abbé…Poutrel (no comment).

Si l’on rajoute que, pour les experts, il faut souvent préciser si notre inflation est plutôt rampante ou galopante, il y a effectivement de quoi trouver tout cela passablement gonflant. Y compris étymologiquement!

(1) Nous, on n’a gardé que les ‘bulles’ spéculatives 

(2) Quand il n’est pas précisé, c’est probablement qu’il n’y a pas besoin d’en dire davantage

…c’est sans doute ce qu’a pensé le sélectionneur de l’équipe de France de rugby en ramenant à sa place le joueur momentanément blessé, afin d’affronter l’équipe venue de Windhoek (1) lors de la Coupe du Monde 2023. Dans le choc contre les Welwitschias, le petit nom de la formation en hommage à l’arbre local le plus curieux du monde qui pousse au ras d’un sol battu par les vents de sable (2), il faudra dire haut et fort qui est le patron sur le terrain; et cela pourrait bien être Cyril, au moins étymologiquement.

Ce Baille-là n’a rien à voir avec le verbe latin qui veut dire ouvrir la bouche et qui a donné le bâillement avec un accent circonflexe, d’où l’importance de ne pas l’oublier ou au contraire de ne pas le mettre (3). Par contre, de façon assez surprenante (et lointaine), il a bien un rapport avec le terme familier qui désigne l’eau (« à la baille! ») car ce terme d’origine italienne (baglia) servait de contraction à l’expression ‘bajula – qui va devenir baille – aquae’, soit mot à mot (le métier de) porteur d’eau.

L’idée originelle du mot latin qui le précédait est donc bien de porter, ou mieux d’apporter pour donner. Or, au 11ème siècle, la langue française va plutôt retenir l’aspect de donner, ce qui…donnera également l’ancien verbe bailler (sans accent, évidemment) c’est-à-dire accorder une faveur ou un privilège à quelqu’un. Conséquence: le…bailleur qui signe votre bail est bien celui qui vous baille, qui vous concède le droit de jouissance de sa propriété!

D’un point de vue plus administratif et officiel, l’homme qui va être le représentant d’un seigneur ou, plus tard, d’une organisation professionnelle ou commerciale va alors s’appeler le ‘bailli’ (le ‘nommé’, puisque c’est le participe passé passif du verbe); selon les régions et les époques, les Baille, Bailli, Baillet et même Bayle en version occitane correspondront à un titre de fonction honorifique, en particulier celui de premier magistrat d’une commune comme les Lebayle ou Debayle (le fils de), principalement en Sud-Ouest.

Voilà qui tombe assez bien puisque, sous une forme bien francisée, les Baille sont à l’origine des Bailles sous accent catalan ou roussillonnais, d’après un…’Batlle’ local ou plutôt régional pour ne fâcher personne, surtout pas Cyril qui est de naissance paloise avant de grandir dans les clubs de Lannemezan puis de Toulouse. Voilà une information qui, sans aucune ironie, nous la baille belle!

(1) Capitale de la Namibie, côte sud-ouest de l’Afrique (en bas à gauche, quoi).

(2) En afrikaans (la langue d’importation germano-néerlandaise de l’Afrique australe), Windhoek signifie déjà ‘le lieu où souffle le vent’…

(3) Récemment, une chaine de télévision nationale a annoncé que « tous les ministres se mettaient à la tache » (ça fait…tâche, non?)

…fait-il une réapparition posthume dans un petit cimetière de la commune de St-Molf (arrondissement de St-Nazaire, Loire-Atlantique); la découverte d’un squelette non répertorié et donc non identifié relance en effet – en toute discrétion médiatique pour l’instant – une ancienne hypothèse sur la disparition du meurtrier de sa famille. Introuvable depuis douze ans et donc fauché (selon certains) de la surface de la Terre, l’homme aurait laissé un indice presque étymologique!

Peu de doute sur la première partie de ce patronyme authentiquement aristocratique puisque, dès le 15ème mais surtout 17ème siècles, les ancêtres des ‘de Ligonnès’ portent plusieurs titres nobiliaires. Comme tous les Dupont, ceux-ci ont bien pour origine un pont situé dans l’actuel département de la Haute-Loire, dans les environs du Puy-en-Velay. Le pont en question, qui relie deux rives qui formèrent un temps la limite de la zone conquise par les Romains, est en fait un ‘Pont-de-Mars’ près duquel vit alors la famille originelle de Xavier dite…Molin (ou Moulin), comme souvent près des ponts (1).

Devenus les Dupont par ‘agglutination’ de l’article (2), les ancêtres vont se déplacer au fil du temps, tout en restant en Occitanie, passant de Vivarais en Gévaudan via la Lozère puis l’Aveyron, ‘récupérant’ au passage un château dit de ‘Ligonès’ (puis ‘Ligonnès’) sur le commune de Sablières en Ardèche. De fait, les Molin-du-Pont sont alors définitivement Dupont-de-Ligonès puis Ligonnès: l’histoire ne manque ni de littérature ni de « Méditations poétiques » puisque, au milieu du 19ème siècle, le fils d’un marquis de Ligonnès deviendra non seulement évêque de Rodez mais aussi le neveu d’un certain Alphonse de Lamartine.

Quant au ‘Ligonnès’ lui-même, il est aussi fuyant que le parcours de son ultime porteur du 20ème siècle; heureusement, les orthographes médiévales puis classiques du mot nous renseignent sur la provenance très terrienne de ce terme: au sortir du Moyen-Age, la France agricole utilise dans ses jardins ou ses vignes une sorte de petite houe (ou hoyau) qui sert à bêcher le sol, appelée ‘ligone’ ou ligonne, déterrée de la…racine latine ‘ligo’. 

Plusieurs sites en France ont surnommé un territoire ‘Ligonnes’ ou ‘Ligonès’ soit pour désigner une surface travaillée avec cet outil, soit pour qualifier la maison (ou le château?) bâti plus tard sur ce territoire (3). En tous cas, l’instrument idéal pour continuer à creuser le mystère de la disparition du bonhomme sans doute. En attendant mieux…

(1) Quand il y a un pont, c’est qu’il y a de l’eau qui coule en-dessous, donc de la force motrice pour un possible moulin pas très loin…

(2) Voir dans l’onglet ‘Bréviaire’ sur la page d’accueil

(3) Ou même parfois pour surnommer les gens qui y avaient travaillé.