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…ne se ressemblent pas toujours, en tous cas dans les classements. L’actualité de ces JO de Tokyo 2020/21 aura orienté (parfois un peu lourdement) les projecteurs sur le judoka français, qui avait déjà fait l’objet d’une chronique en 2011 et dans laquelle vous découvrirez peut-être quelques surprises étymologiques qui n’ont rien à voir avec l’apparence du champion. Tapez (pas trop fort) son nom dans le champ de recherche…

…en fait, pas du tout, Clarisse serait plutôt un buffle, en tous cas étymologiquement. Celle qui est devenue, à l’occasion de ces Jeux Olympiques de Tokyo 2020-2021, l’athlète la plus titrée de son sport est donc la nouvelle ‘Grande dame’ (1) du judo français, un véritable « bulldozer » (2) qui a fait front à ses adversaires. Et pour cause…

Il ne vous aura évidemment pas échappé que, linguistiquement parlant, les efforts (pas toujours fructueux) des journalistes pour prononcer son patronyme laissent deviner une provenance loin d’être bretonne ou alsacienne (au hasard). Papa Victor est en effet originaire du Togo – capitale…? (3) – , l’un de ces ‘petits’ Etats longilignes découpés par les administrations coloniales juste au-dessus de l’Equateur, le long de la côte africaine de l’océan atlantique. Le ‘togo’ désigne effectivement, dans un autre dialecte local,  un territoire « au bord de l’eau (to-) sur la côte (-go) », plus logique on peut pas!

Dans ces régions, dont il faut considérer les langues non pas d’après les frontières actuelles mais selon les (très) nombreux dialectes, existe depuis toujours une sorte de large ruban où se développent des langues dites ‘bantouïdes (d’après le mot bantou, majoritaire). Et dans ce registre-là, ‘agbo’, la racine qui va se décliner ensuite en ‘agbegnenou’, désigne très précisément l’un des habitants incontournables du continent, le buffle.

Alors que le son togolais est tribal et très précis, son équivalent français est plus équivoque, car ce mot très ‘bouffant’ sinon bluffant est probablement une onomatopée inventée par les Romains pour évoquer et symboliser la morphologie très ‘gonflée’ de l’animal (4). Lequel n’était tellement pas dans la nomenclature ordinaire du citoyen moyen, que leur ‘bubalus’ désignait à la fois une…gazelle (d’Afrique, évidemment) et le monstre noiraud musclé (5).

Conséquence, un ‘agbegnenou’, avec un suffixe de relation, est peut-être davantage un homme en rapport avec les buffles (chasseur ou pourquoi pas éleveur) qu’un véritable diminutif comme on en a l’habitude en français; la preuve, les intimes de la championne l’ont également (!) spontanément surnommée…Gnougnou, nettement plus familier et surtout simple à dire, comme doudou ou toutou, tout est dit (enfin, si l’on peut dire…).

Ainsi se croisent et se recroisent tant de symboles de force, de musculature et de résistance qu’on ne peut que constater, encore une fois, le clin d’oeil -tout à fait involontaire- de l’étymologie et du nom de Clarisse. A tel point d’ailleurs que, dans sa langue originelle, ‘agbo’ a également le sens figuré de mur ou de muraille, bref le rempart inébranlable contre lequel sont venues s’écraser ses adversaires. Y compris donc  étymologiquement!

Ps: pour l’étymologie de son prénom, voir les chroniques sur François (Claude!) et sur Bergoglio (pape) en tapant leur nom en haut à droite de cette page.

  1. Enfin…1,64m.
  2. L’autre surnom de l’adjudant de Gendarmerie Clarisse.
  3. Lomé, bravo!
  4. Les Romains modernes, dits Italiens, ont adapté le mot en un…’buffalo’ qui fera les délices des westerns hollywoodiens grâce à un certain William (Bill) Cody, chasseur de…bisons américain(s) qui en fera son surnom!
  5. Pour être biologiquement précis, quand les Latins ont piqué le mot aux Grecs, ils ont confondu (et fondu) les termes ‘bubalis’ (gazelle) et ‘bubalos’ (buffle)…Hou, les cornes!

…et d’autres qui marquent avec la fesse: c’est exactement ce qui est arrivé au jeune Jean-Yves Lambert, à l’occasion du seul but qu’il marquera dans une courte carrière au Stade de Pontivy (Morbihan). De cette anecdote sportive très ponctuelle et plutôt éphémère vient en effet le nom de scène ou de rue de celui qui déstabilisera bon nombre de nos concitoyens -célèbres ou pas-par des questions toujours autant impertinentes que pertinentes.

C’est donc par Lambert ou plutôt Landberth qu’il faut commencer puisque ce patronyme si ‘français’ est bien d’origine germanique, l’association de deux mots (land + berth) qui auront beaucoup de succès en s’implantant d’abord dans l’Est, après une diffusion massive en Belgique au passage grâce à un St-Lambert-de-Liège né à Maastricht et dont le martyre fera la renommée.

En France, c’est lors de la descente des tribus le long de l’axe rhodanien que naîtront les Lambert, Lamberty, Lamberton et associés, tous symboles de guerriers venus d’un ‘pays’ (land, comme toujours) ‘brillant’ ou connu (berth, comme dans Al-bert, Gil-bert, Nor-bert, etc après chute d’un ‘h’ trop germain)…Cerla étant, ne restons pas ‘le cul entre deux chaises’ sans parler de ce Lafesse relativement agressif, en tous cas dans les registres d’Etat-Civil…

…car il y en a, mais ils ne s’écrivent pas tout à fait pareil, et c’est ça qui fait la différence! Point de Lafesse sur les cartes d’identité: on se demande bien pourquoi quelqu’un aurait pris un jour l’initiative de choisir un tel ‘risque’ de désigner ainsi l’un de ses contemporains, sauf pour une forte raison anecdotique, ce qui est bien le cas de Jean-Yves; vous voyez bien que la ‘création’ des noms, ça fonctionne bien comme ça!

Les Lafesse officiels s’écrivent en fait Lafaysse, avec une orthographe typique des langues d’oc (sud de la Loire), et même plus précisément gasconne (quart sud-ouest). Comme le surnom de l’artiste, Lafaysse ou Lafesse sont une agglutination (un collage) entre l’article et le mot; or, la faysse et la fesse n’ont rien à voir entre elles, si ce n’est la prononciation ‘parisienne’ (*). Une faysse, ou une faisse si vous voulez pour faire moins ‘territoires’, c’est une forme médiévale du latin ‘fascia’ qui veut dire une bande, un découpage ou une portion de quelque chose, que ce soit du tissu ou du…terrain.

Par conséquent, aller poser ses fesses sur les Faisses, nom de plusieurs lieux dans les Hautes-Alpes, le Var ou le Jura, c’est aller s’asseoir sur une parcelle d’herbe (ou autre) découpée dans une perspective allongée, souvent une bordure de chemin où la culture n’est pas possible car pas pratique. Le raisonnement vaut pour un certain nombre d’autres dérivés comme les Fayssat (parfois Fayssiat, adaptés en Fessiat) ou les Faysolles (les petites faysses).

Notez bien que le sens originel de ‘bande’ est resté tel quel en anatomie pour désigner les structures qui aident nos os, nos muscles et autres organes à se maintenir, grâce à un…faisceau de fibres blanchâtres indispensables. Quant à la fesse, sur l’étymologie de laquelle je ne vais pas m’asseoir pour autant, elle représente -linguistiquement parlant- une sorte de participe passé du verbe latin ‘fendere’ qui veut dire fendre (what else?). 

En réalité, vous n’avez donc pas deux fesses mais une ‘fente’, pour ne pas dire une ‘fendue’, ce qui désignait bien au Moyen-Age non pas la partie charnue de l’individu(e) mais précisément la séparation des muscles jusqu’à l’anus. Pour les rondeurs telle que nous les comprenons aujourd’hui, on utilisait le terme de latin vulgaire** (!) de ‘nates’, lequel décrivait très exactement…les replis d’un croupion de pigeon. Voilà qui eût certainement fait roucouler de plaisir notre humoriste. Y compris étymologiquement!

(*) Le journaliste de studio dira spontanément ‘lafaisse’ (d’où l’homophonie) -et ‘Bérou ‘ à la place de ‘Bayrou’- alors qu’un Landais, par exemple, fera entendre un ‘lafeïsse’ bien plus correct.   

(**) Rappelons que l’adjectif ne signifie pas ici grossier justement mais non-classique; c’est un mot qui appartenait simplement à un registre de vocabulaire déjà influencé par des mélanges avec d’autres langues.

…va peut-être faire décoller l’intérêt du grand-public pour la mythologie romaine…ou l’équitation, puisqu’il s’agit là du nom d’un cheval ailé fantastique, sorte de condensé de plusieurs fantasmes typiquement grecs. En effet, le Pégase français a mis ses sabots dans un Pegasus latin lui-même détourné du Pêgasos grec, mais tout ça c’est la même écurie, étymologiquement parlant.

Le bestiau en question doit beaucoup à la gorgone Méduse décapitée par Persée et dont le flot de sang donnera naissance à deux équidés jumeaux dont notre cheval, généralement blanc (1) c’est plus salissant mais aussi mieux repérable et surtout équipé de deux turbopropulseurs à plumes qui lui permettent de s’envoler jusqu’à la résidence secondaire de Zeus au sommet du mont Olympe pour lui apporter le tonnerre et les éclairs sur son dos (ou son sulky, on ne sait pas trop).

Dompté et monté par le jeune roi de Corinthe Bellérophon (2) qui finira par se crasher en voulant profiter de la piscine divine, le canasson s’en sortira quand même et sera divinisé par le roi des Dieux qui l’expédiera, comme d’hab, au firmament entre la constellation des Poissons et celle du Cygne. Fin de l’histoire.

Bon. Si tout ça ne nous dit pas encore qui va se brûler les ailes (3) dans cet imbroglio d’écoutes smartphoniques, l’idée était tout de même de chercher ce que veut dire pégase, même si les racines ne se trouvent pas sous les sabots d’un cheval…Il semblerait en tous cas qu’il y ait une idée de ruissellement ou de jaillissement de quelque chose, en s’appuyant sur l’étymon (le mot originel) grec ‘pêgê’ (prononcez pégué) qui désigne une source.

Les linguistes les plus académiques y voient donc le symbole d’une source de vie; les plus ‘gore’, un rapport direct avec le flot sanguin jaillissant de la Gorgone égorgée (CQFD, ce qu’il fallait décapiter)…Pas du tout, disent les plus réalistes: il ne faut pas broder sur les éléments du mythe mais sur la définition même de violence d’un mouvement, à savoir celui d’un « animal blanc porteur de foudre » (ça, c’est du réalisme!). Bref, la Licorne n’a pas trop de souci à se faire avant de se faire détrôner dans l’esprit humain… 

Ne nous reste plus qu’à faire comme tout le monde, entrer dans l’histoire – ou plutôt les histoires – avec tout ce que Pegasus a pu inspirer aux hommes récemment, et la liste est longue! On pourrait même dire bien des choses en somme:

  • Scolaire: Pégasus est le nom d’un programme d’échanges entre Ecoles d’aéronautique (what else?), une sorte d’Erasmus de l’Air.
  • Cycliste: Pégasus, la marque de bicyclettes allemande (à partir de 449 euros, catalogue cyclotourisme).
  • Sportive: c’est le nom d’un club de football à Hong-Kong ou…un club de rugby d’Athènes (et un modèle de chaussures Nike (4).
  • Aérien: Pegasus Airlines, la compagnie turque à bas-coût qui vous emmène à Istanbul (mais pas à Bakou).
  • Ludique: une imitation…pirate (déjà) sur la console Nintendo. 

Etc, etc.

Une formation qui vous apprend à voler, un vélo qui vous donne des ailes, un club qui plane au-dessus du championnat national ou une godasse qui vous fait marcher sur les airs…Et dire que c’était également le logo du distributeur de carburant Mobil…e (et pourquoi pas Portable, tant qu’on y est?) devenu Exxon au 21ème siècle. Alors, Pegasus, c’était couru d’avance, le nom avait tout pour être un logiciel-espion sous la forme d’une sorte de…cheval de Troie qui aspire des données à la source. Y compris donc étymologiquement! 

  1. « Ralliez-vous à son panache », comme disait Henri, pas le costumier du Moulin Rouge mais le roi de Navarre et de France n°4 à la bataille d’Ivry, en 1590.
  2. Etymologiquement ‘bellero-phons’ = celui qui tue en lançant ses flèches (ou son javelot, pas encore de nunchaku). 
  3. Je sais, ça c’est Icare, mais le résultat final est le même…
  4. Voir l’origine du mot en tapant dans le champ de recherche

…cette fois, elle hoquète, en tout cas en ce qui concerne le président brésilien, hospitalisé presque deux semaines pour une crise de hoquet de longue durée, phénomène très rare dans une telle proportion et relativement inattendu puisque ce sont plutôt les Brésiliens eux-mêmes qui semblent avoir beaucoup de choses en travers de la gorge. Profitons-en pour fouiller un peu les poches (1) linguistiques de ce hoquet, si commun et pourtant si gênant.

Vous connaissez bien sûr la manifestation et surtout les effets de cette « myoclonie phrénoglottique » (super à caser dans un dîner en ville), c’est-à-dire, étymologiquement et dans l’ordre des racines, (myo-clonie-phréno-glottique), muscle-agitation-diaphragme-glotte, vous remettez le tout dans l’ordre et pas besoin d’un dessin pour comprendre…le bruit de la chose. 

Car l’origine du hoquet, à part les spasmes respiratoires, c’est bien le son, ce qui va permettre de créer une très habituelle onomatopée. La preuve que la racine n’appartient à aucune langue, c’est que le mot est à peu près le même dans tous les pays (si, si, faites un effort) soit par exemple ‘hic puis hiccup’ en anglais, ‘hik’ en néerlandais puis ‘hikke’ en danois et en norvégien, et même ‘ikota’ en russe. D’autres peuples ont traduit différemment ce trouble récurrent (problème de langue ou…d’oreilles?), avec ‘Schluck ou Schluckhauf’ en allemand, ‘hipo’ en espagnol, ‘soluço’ en portugais ou ‘singhiozzo’ en italien, ces deux derniers étant plus proches d’un sanglot étouffé que d’un claquement de glotte. 

A l’origine de ce désagrément, il a donc la traduction sonore d’un clapet, d’une secousse ou d’un mouvement brusque saccadé (le hip ou le hip-hop, c’est pareil!). En français, nous avons semble-t-il récupéré et fait évoluer une racine d’influence germanique (époque Clovis) qui évoque un heurt (‘hitto’); entre les 12ème et 16ème siècle va alors se former un son parallèle (hoch/hok) puis le verbe ‘hocheter’ -qui deviendra évidemment hoqueter plus tard- particulièrement intéressant puisqu’il met au même niveau le…hochet et le hoquet, et donc hocher et hoqueter.

Hocher la tête (si vous connaissez un autre complément au mot, écrivez-moi), c’est bien faire un petit mouvement sec pour acquiescer, le plus souvent de haut en bas comme parfois la réaction brusque du crâne en arrière sous la violence du hoquet. Lequel a donc comme cousin linguistique (on appelle ça un’ doublet’) le petit instrument agaçant qu’on met dans les mains d’un bébé pour attirer son attention (et qu’il manipule compulsivement jusqu’à se donner parfois le hoquet). 

Remarquez bien que, si vous croisez un jour un ou une M(me) Hoquet (2) ou Hocquet, ce sont non pas des gens (ou des descendants) affublés du terrible tremblement mais des ‘hocheteurs’, dans l’un des sens originels du mot c’est-à-dire le claquement que fait un crochet qui atteint sa cible, en l’occurrence…la patte d’un mouton! Le terme renvoyait donc à la forme d’un bâton de berger (une houlette, pas le saucisson) et donc, par métonymie (désignation de la partie pour le tout) à son propriétaire.

Mais il y a mieux: ce ‘hoquet’, que l’on appelle donc houlette dans les prairies ou crosse dans certains métiers de pêche, est probablement au bout du manche d’un jeu de…hockey (sur pelouse, pas encore sur glace) attesté en Angleterre au début du 16ème siècle, étant donnée la forme de crochet ou de bâton recourbé de l’instrument….Comme quoi, entre le palais du hoquet et le palet de hockey, tout est OK. Y compris étymologiquement!

  1. Voir Bolsonaro en tapant le nom dans le champ de recherche (2028)
  2. Comme un célèbre réseau immobilier