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…même dans les recoins les plus anecdotiques du langage! On avait déjà dû perdre la pernicieuse habitude de nommer les virus par leur pays de provenance supposée (c’est pas sympa pour l’image du tourisme local) et donc plus question de laisser paraitre dans un média le terme de « virus chinois » (1), virus anglais, indien, brésilien ou même breton, la maladie, quelle qu’elle soit, étant le plus souvent le problème de l’étranger (grippe espagnole, asiatique, ‘mal italien’, ‘mal anglais’, etc au cours de l’Histoire).

Bref, cette fois-ci, l’Humanité a affaire à un mutant qui inquiète – à juste titre, sans doute – et que l’Organisation Mondiale de la Santé va donc enregistrer et lister sous une nomenclature qui épargne la susceptibilité des uns et des autres en adoptant le système de référencement le plus basique, l’alphabet. Mais comme on n’a pas tous le même (surtout qu’il va falloir oublier le chinois, l’arabe, le cyrillique, l’hindi, le coréen et pas mal d’autres joyeusetés graphiques), on a choisi le sérieux du vocabulaire médical à l’occidentale, le grec!

Souvent sollicité dès qu’il s’agit de sciences et techniques (la mission alpha, le béta-carotène, les gamma-globules, le delta-plane, le quotient epsilon, l’astéroïde zêta, etc…), on a donc appliqué la litanie des lettres grecques à la suite inquiétante des variants du virus de la Co-Vid 19 (2). Le premier à avoir remis les idées et surtout le générique en place est donc le variant Delta (ex-indien), qui aura un tel succès dans notre pays qu’il bénéficiera un ‘Delta +’ (mais pas ++ heureusement).

Suivront le variant epsilon (soit la lettre ‘e’ en grec, prononcez epsilonn pour ne pas avoir l’air plouc), ex-‘variant californien’; puis après une rafale d’intermédiaires parfois morts-nés de Zêta à Kappa dont vous avez peu entendu parler (entre autres, parce qu’il sont difficiles à dire ou peut-être qu’ils ne valaient pas un…iota), arrive le variant Lamba (ex-)péruvien, qui contrairement à ce que son surnom laisse supposer n’est pas n’importe quoi puisqu’il a fait des centaines de milliers de morts en Amérique Latine.

Nous voici donc dans la quasi-actualité avec le ‘Mu’ (la lettre m), numéro 1.1.621 ou variant (ex-)colombien. Et ensuite? Eh bien, en grec comme en français, après le ‘m’ vient le ’n’. Malheur, ça se dit…NU, ce que, dit-on, plusieurs oreilles officielles francophones bien-pensantes (mais mal-entendantes) ne sauraient prononcer sans frémir. Le B.1.1.529 s’appellera donc ‘Omicron’ (dites omicronn) comme vous le savez (3), ce qui permettra d’éviter au peuple d’entendre cette syllabe très sensible puisque, visiblement, son virus est potentiellement plus contaminant que les précédents, y compris semble-t-il intellectuellement. Il parait même que la lettre ‘Xi’, normalement présente entre nu et omicron, ait été évitée pour ne pas déplaire au camarade Jingping (4)…on ne peut pas faire plus politiquement correct!

Alors, fantasme ou réalité? Au début d’un 21ème siècle éduqué et civilisé, les services d’immatriculation automobile de plusieurs préfectures avaient bien reçu des réclamations de conducteurs refusant une plaque QQ, PQ ou PD (il y a des contaminations partout!)…Dernier petit détail orthographique, si l’on veut être complètement précis: il y a en grec un ‘o’ court (un petit o, soit: o-micron) par opposition au ‘O’ long (ou un gros O, soit O-méga). Même si ce petit est costaud, on ne souhaite évidemment pas que la litanie des références morbides à ce virus continue sur la planète, mais nous avons quand même de la chance: en grec, « pi » (la lettre P) est directement suivie par « rho » (R); alors qu’en français, impossible d’oublier le Q…

PS: Au fil du temps, il semble que la prononciation (erronée donc) ‘omicraun’ se propage sur quelques plateaux télé. Au grand dam de quelques invités qui entendent un…O’Macron qui n’a rien d’irlandais!

  1. Sauf si on a la tête de mule de Donald Trump.
  2. Là, par contre, gros bug de ‘com’; la pathologie en question est bien du féminin; à moins que vous ne parliez de le rougeole, le coqueluche ou que nous n’ayez attrapé le grippe. 
  3. On a donc sauté le nu…
  4. Un virus chinois ça va, deux bonjour les dégâts!

…le temps de l’expliquer non plus, la nomination à la présidence (*) d’Interpol d’un général émirati visé par plusieurs plaintes pour tortures a fait quelques vagues dans les milieux diplomatiques et…policiers. L’homme, élu à la tête de l’organisation située à Lyon lors d’une réunion à Istanbul, a pourtant toutes les raisons d’être un chef dans sa vie, au moins étymologiquement.

D’abord, il est général, ce qui est déjà un grade suffisamment élevé, surtout dans son pays puisque la racine d’un « émirat », c’est le verbe arabe ‘amara’ qui signifie ordonner, commander. Le titre définit donc précisément la fonction de celui qui est ‘premier’ de quelque chose, ce que les Romains appelleront ‘princeps’, abusivement restreint en français en ‘prince’. Lequel n’est pas toujours ‘charmant’ (la preuve), y compris à Londres, Andorre ou Monte-Carlo, mais ceci est une autre histoire.

Coïncidence linguistique, son patronyme (en tout cas ce que nous identifions comme tel dans l’ordre traditionnel européen) est ‘Raisi’, l’une des variantes de la racine arabe « ra’is », qui qualifie clairement un chef et que l’on retrouve dans plusieurs autres orthographes comme ‘raïs’ ou ‘reis’ selon les pays. Le raïs en question s’applique d’ailleurs à l’origine à un chef…de pêche, ce que l’on pourrait traduire en français par un ‘patron’, le responsable des équipages et souvent le propriétaire de plusieurs navires partant en mer.

Dans la même évolution, ce titre désignera également les chefs des navires…de guerre, à une certaine période de l’Histoire algérienne. Par une curieuse coïncidence, le « raïs des mers » sera appelé, lui, amīr-al-(bahr) soit le « prince de la mer », ce qui donnera en français…amir-al, pas besoin de vous faire un dessin. Autre coïncidence, qui montre bien que toutes les cultures raisonnent de la même façon: ‘rais’ est un dérivé du son arabe ‘ra-‘ ou ‘ara’ qui désigne -logiquement!- la tête, donc ce ou celui qui est en haut, qui commande, qui est à la tête, etc, etc…Or, en français aussi, ‘chef’ est une forme complexe de ‘cap’, issu directement du latin ‘caput’ qui signifie la tête; la preuve, une capitale, c’est bien la ville qui est à la tête d’un pays, un capitaine c’est celui qui commande à bord, et ne parlons pas du couvre…chef, qui protège forcément la tête!

En rajouter encore deviendrait un peu lourd, mais si l’on prend en compte ce que nous mettons en position de ‘prénoms’ du personnage, on note un ‘Ahmed’ très répandu dans le monde arabe, emprunté à l’un des nombreux qualificatifs du prophète…Mo-ha(m)med pour le « couvrir d’éloges ». Quant à Nasser, rendu populaire en Occident par un certain Gamal Abdel qui fut…raïs d’Egypte (« chef » ayant désormais le sens de président), le mot s’appuie sur la structure sonore ’n-s-r’ que l’on retrouve dans Nasri ou Naceri, et qui évoque celui qui est victorieux ou vainqueur (même racine). Franchement, on ne peut pas faire mieux comme carte de visite pour hériter d’un commandement…

(*) honorifique seulement

…(et les ‘Journées’ les plus insensées décrétées par les instances internationales de l’ONU), quelques médias ont signalé, en ce 24 novembre 2021, le 138ème anniversaire d’un arrêté strictement municipal et néanmoins capital pour la…capitale, le premier d’une série qui mettra un peu d’ordre et surtout de propreté au coeur de la ville de Paris. C’est en effet ce jour que doivent apparaitre sur les trottoirs les premières « boites Poubelle » instituées par le très infortuné préfet dont le patronyme restera pour toujours attaché aux bacs et autre sacs éponymes.

Or, ce (presque) Père Noël qui n’était pas une ordure portait bien un nom qui, avant de passer à la postérité et à l’usine d’incinération, avait un sens…propre, non? Non seulement ça, mais, alors que l’Histoire condamne le résumé de sa carrière à faire le trottoir deux fois par semaine (au mieux), ce haut cadre de l’administration chargé d’améliorer l’hygiène parisienne s’est également battu pour que les femmes puissent avoir accès au métier de chirurgien(ne), avant de finir comme ambassadeur au Vatican. Vous ne trouvez pas ça beau?

Ou plutôt, vous trouvez ça…belle, car c’est littéralement la seconde partie de son nom! En effet, l’étymologie de ‘poubelle’, c’est pou-belle, et forcément aussi pou-beau. Vous avez donc immédiatement compris qu’il y a là d’une part l’adjectif belle (ou beau) et un ‘pou’ qui n’a rien à voir avec celui qui fait sa rentrée des classes sur le crâne de vos enfants chaque année, mais avec une forme régionale de ‘peu’ (pas beaucoup), l’adverbe de quantité.

Cette variante patoisante se trouve plutôt dans l’Est, en Champagne ou Bourgogne, mais aussi parfois en Normandie, territoire (comme disent les hommes politiques) où est né Eugène-René, mais comme toujours ce n’est qu’un indice…Bref, ce peu-beau ou peu-belle a pu être un qualificatif assez ‘récent’ (17ème siècle) appliqué non pas à une personne mais à un site, à un terrain ou à un domaine mal planté ou mal ensoleillé; cela étant, rien n’empêche – et pour cause – que le mot ait été transféré sur un humain, lequel a dû copieusement subir des générations de sarcasmes dans les cours d’école, non pas parce qu’il était moche physiquement mais parce que sa famille habitait ou venait d’un endroit moins favorisé que ses voisins…

En tous cas rien à voir avec un de ses plus jeunes contemporains à la sonorité proche, un dessinateur et affichiste nommé Poulbot (Francisque, de son prénom) qui passera, lui, à la postérité grâce à ses dessins de gamins de Montmartre, sans subir le poids de déchets ménagers. Entre nous, si on cherche bien, il semble que ‘poul-bot’ vienne de deux racines qui signifient la mare ou le fossé (poul, en ancien français, piqué par les Anglais pour faire leur piscine) et…le crapaud (bot). Finalement, Poubelle aurait peut-être bien fait de passer par là aussi, même étymologiquement!

…élu à l’issue d’un congrès de l’AMF (Association des Maires de France) qui n’aura pas laissé beaucoup de suspense pour trouver un successeur à François Baroin. L’ex-déménageur puis boucher de Grande-Surface (dit-on) est également président de l’Agglomération et président du Conseil départemental, un environnement qu’il connait bien puisque la famille de pêcheurs dont il descend y jette ses filets depuis le quinzième siècle. Il n’est pas anormal, malgré une naissance personnelle à Limoges, que son patronyme fleure bon le provençal et ça, David peut y croire dur comme fer, et pour cause…

Si ce ‘lisnard’, qui en d’autres endroits pourrait passer pour une variante défavorable (1) alors que ce n’est pas le cas ici, plait bien aux oreilles et aux palais locaux, il sonne en fait très…germanique, le mot ayant probablement été apporté jusque sur la (future) Côte d’Azur dans les bagages des tribus germaines qui ont emprunté le couloir rhodanien à l’occasion d’une ‘descente’ plus ou moins touristique (entre les 5ème et 11ème siècle, qu’alliez-vous imaginer?). Qui plus est, pour des raisons d’équivoque linguistique, il y a deux origines possibles à cette version francisée; l’une et l’autre sont d’ailleurs techniquement recevables et, surprise, leur sens ne sont pas si éloignés.

Première étape dans l’autopsie du son, la probable ‘agglutination’ (le collage) de l’article français traditionnel ‘le’, ici élidé en L apostrophe à cause de la voyelle qui suit: lisnard est donc un ancien ‘isnard’, lui-même composé de deux racines qui sont ‘isan-‘ (le fer) + ‘hard’ avec un ‘h’ muet qui disparait dans la collure et qui signifie comme d’habitude dur, fort, etc…selon l’objet ou la personne (2). Voilà donc le surnom d’un homme (supposément soldat ou guerrier) dont le fer (comprenez l’arme, couteau ou poignard) ne faiblissait pas devant le ventre de l’ennemi…Pourquoi également, connaissant les priorités sociales de l’époque, ne pas gratifier ainsi un forgeron ou un maréchal-ferrant, lui aussi homme dont le fer de qualité (donc forcément dur) pouvait recevoir la reconnaissance de ses contemporains?

L’autre analyse qu’on peut faire de ce patronyme est à deux coups d’épée de la première, avec un trajet à peine plus long mais bien porté: ‘lisnard’ serait une contraction de ‘l’issenard’ ou plutôt ‘l’issenhard/l’issenhart’ pour être plus proche de la v.o; une fois débarrassé de l’article collant, on obtient ‘isnard’, équivalent de ‘esnard’, lequel a pris forme chez nous en Enard et même Ainard/Aynard. Dans ce cas, les deux racines sont ‘agin+hard’; la seconde ne change pas bien sûr, et la première signifie…l’épée (plus précisément sans doute la lame, et même le fil de l’épée).

Signalons, pour cette seconde source, un diminutif qui aura un certain succès en France, qui est Isnardon, dont les cinéphiles connaissent bien le patronyme pour l’avoir vu défiler des centaines de fois sur un écran, le couple Robert & Monique ayant été deux professionnels auxquels on doit le montage des plus célèbres bobines des comédies nationales (tout De Funès, Girardot, Audiard (3), Molinaro, Zidi, etc…). Quoi qu’il en soit, il semble que les citoyens de Cannes (surtout les moins honnêtes des administrés) feraient bien de craindre la main de fer du combattant Lisnard. Au moins étymologiquement!

  1. Généralement, le suffixe ‘-ard’ donne une nuance péjorative (pendard, roublard, fêtard, viandard, cumulard, bobard…) aussi bien pour les noms communs que propres.
  2. Bernard est une suite de Bernhard/t, renard de raginhardt, etc…Vous en avez par dizaines en archives.
  3. Pas de chance, lui n’est pas un ‘Audi-hard’ mais un ‘aldi-gard’ (toujours d’origine germanique) soit une…vieille (aldi) maison (gard)!

… « la lanceuse d’alerte qui fait trembler Facebook ». En effet, cette ingénieure scientifique, ex-employée (et pour cause) de la Firme aux algorithmes (1) de plus en plus contestés, a fait fuiter un certain nombre (ou plutôt un nombre certain) de documents internes vers une Commission de contrôle boursier et surtout vers le quotidien économique américain Wall Street Journal. Résultat: la jeune femme, qui fait en ce moment la tournée – sous protection(s) – des rédactions européennes a plutôt intérêt à prendre de la hauteur. Et…c’est le cas, étymologiquement!

Comme son patronyme d’immigrée ne l’indique pas, Frances (2) a des ancêtres d’origine germanique mais pas allemande, car plus probablement scandinave. Sans entrer dans une bataille de frontières qui chercherait à déterminer (vainement) quelle racine était davantage utilisée du côté norvégien ou du côté suédois (ou danois, si vous voulez), le mot ‘haugen’ se compose d’une racine (haug-) et d’une forme de suffixe (-en) qui définit ou précise la syllabe qui précède; en l’occurrence ici celle qui désigne une colline.

Le ‘haugen’ est donc un toponyme, un nom de lieu qui s’est appliqué à un homme et sa famille qui venaient de ou habitaient cet endroit, comme par exemple les Dumont (3) ou les…Montebourg en français, si l’on rajoute une idée de village. Même construction et même raisonnement pour les Bergen (comme l’actrice Candice), ceux de la montagne (berg); ou encore les Hagen (comme la chanteuse Nina), ceux de la prairie (hag). Sans oublier les Lundgren (lund-gren, le bosquet vert) comme l’acteur américain d’origine suédoise Hans, dit Dolph…

Les composés les plus connus sont souvent les noms dits ‘de filiation’ (les descendants, directs ou pas), comme les Hansen (fils de Hans, autrement dit Jean, en français), les Larsen (de Lars), les Erikssen (d’Eric) ou les Andersen (la famille d’Ander, soit André) et des dizaines d’autres prénoms adaptés en noms…Certains ont simplement gardé le transfert du lieu comme les Dahl (la vallée), patronyme de l’actrice Arlène, l’une des « rousses incendiaires » dans le Hollywood des années 1940; ou encore…l’islandaise Björk  (bjork, le bouleau), lointaine descendante de bûcherons scandinaves! Quant aux divers Strand ‘descendus’ jusqu’en Allemagne, ils ont un rapport avec la plage de leur ancêtres. Au moins étymologiquement.

  1. Voir en archive l’article consacré à cette orthographe pas toujours respectée (nov. 2014)…
  2. Ça par contre, c’est du pur américanisme, dérivé a-priori du prénom le plus français possible…France, donc Françoise (ex-françouaise).
  3. Rappel: le ‘mont’ français vient d’un ‘montis’ latin qui désigne une colline, et non une montagne (sinon, c’est des Montagnier!)