Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…des postulants éligibles au prochain scrutin présidentiel. On a un peu oublié (sauf dans quelques cercles traditionnels) l’importance de la tradition du parrain, celui qui accorde son parrainage; jusque là, pas de surprise. Remarquons également pour commencer qu’il y a – lors de cérémonies de baptême, par exemple – des marraines mais rarement de ‘marrainages’ (1), sauf en période ‘de guerre’ où quelque jeune fille dévouée écrit sans le connaitre des encouragements enflammés à un pauvre soldat au fond de sa tranchée.

De façon générale, le parrain a pris le sens et surtout le rôle de la personne qui accompagne ou qui présente quelqu’un dans un cercle ou une société (il faut vous faire parrainer au club de golf, mon vieux!); c’est ce sens-là qui a, le premier, été capté par la chrétienté pour qualifier celui qui porte l’enfant sur les fonts baptismaux, avec la charge non pas du nouveau-né (c’est la marraine qui s’y colle pour porter le corps du bébé qui s’oublie sur sa robe blanche) mais celle de son avenir et, le cas échéant, de son éducation,  à commencer par religieuse.

Dans beaucoup de sociétés non individualistes (2), le parrain ‘automatique’ est souvent le frère si le père décède ou fait défaut; on ne peut pas faire mieux comme rapport, y compris linguistique, puisque ‘parrain’ vient du latin ‘patrinus’, lui-même dérivé de ‘pater’, le père. Or, bien avant les mots ‘paternel’, patriote (l’amour de la patrie, la terre de son père) ou…patrimoine (le fric du géniteur), le 11ème siècle français a vu apparaitre le terme qui définit littéralement ‘celui qui va avec le père’ (symboliquement) soit le con-père, vite devenu avec nos règles de syntaxe académiques un…compère.

A l’origine, un compère est donc un ‘partenaire paternel’, un assistant d’éducation lié par le sang familial (ou autre si impossibilité); on est bien loin du sens de fourbe complice que va lui donner la Fontaine en qualifiant parfois le loup (ou le renard). Reste que, quand le membre d’une secte vous parraine, c’est qu’il se soucie de votre avenir, même un peu spécial; toute ressemblance avec des pratiques politiques existant ou existé ne serait donc que pure coïncidence, d’autant que le parrainé peut (ou doit) souvent parrainer à son tour, ça s’appelle le renvoi d’ascenseur.

Or, avant que le compère ne se mue en ‘parain’ (au 12ème siècle) puis ‘parrein’ (17ème), il a logiquement et forcément existé, parallèlement, une…com-mère (!) à laquelle on a rapidement réservé la place de faire circuler l’information de la naissance et du pedigree du bébé; à moins que ce ne soit un bavardage indélicat en réaction par jalousie à la responsabilité et au titre honorifiques de son conjoint…Toujours est-il qu’on a bien fait d’éloigner la marraine de la commère, pour lui confier un festival ou une conférence par exemple, dont elle assurera la direction morale ou…le patronage, encore une main-mise du masculin; car, bien qu’il existe, on utilise rarement le ‘matronage’, ou au moins le ’marrainage’! 

Rajoutons-en encore ‘une couche’: si patronage vient de patron (le chef, le directeur), matronage vient de matrone (une femme de tête, souvent décrite comme plutôt acariâtre). Ce serait intéressant de savoir combien de maires(ses), élu(e)s locaux (locales) vont devenir les patrons ou les matrones des candidats qui sollicitent leur suffrage. Au moins statistiquement… 

  1. Une auteur-e faisait récemment remarquer que la langue française n’a pas besoin de se poser de problèmes de ‘genre’ mais d’égalité des sexes (le parrainage, c’est comme le vote, c’était trop important pour le laisser aux femmes?)
  2. En général, aujourd’hui considérées comme ‘primitives’ par l’Occident…

…puisque l’étymologie du mot renvoie à la notion élémentaire de toute nation qui a la perception de son territoire, de l’Histoire et de la culture qui s’y sont développées, un « chez nous » qui inclut aussi bien la terre elle-même que sa localisation sur le continent.

Bien que tout le monde n’ait pas toujours la même interprétation dans les détails de la racine, c’est sur la syllabe slave ‘krajina’ que s’appuie l’U-kraine, un élément que l’on traduit donc par la terre ou le pays, au sens de zone ou de région.

Le concept sous-entend probablement (et forcément) aussi la notion de limites ou de frontières (!), particulièrement vitales à défendre à certains moments pour préserver son intégrité nationale. Pour les linguistes ukrainiens, il semble que l’idée de « notre pays », celui qui est uni par sa langue – proche mais différente du russe – rejoigne la définition à la fois géographique et culturelle que s’en donnent de nombreux autres endroits dans le monde, comme peut-être l’« Euskal Herri » basque.

Or, si les habitants de Kiev perçoivent intimement la chose comme une ‘présence à l’intérieur’ d’un espace occupé par les enfants de cette patrie, les Russes, eux, semblent s’attacher davantage au sens d’une zone-frontière, ou d’une bande de territoire…voisin qui ne serait ‘que’ la périphérie extérieure (donc la propriété ?) de la partie la plus importante. Ne reste plus qu’à savoir qui le voisin (convoité) de l’autre…

Ukraine, que la majorité des nations prononcent ‘Oukraine’, voire ‘Oukraïna’, ce qui nous rapproche des détails de l’analyse étymologique. En effet, dans ‘oukraina’, il y a une voyelle-suffixe (le ‘a’), et, en quelque sorte, une voyelle-préfixe (le ‘u’, ou ‘ou’). Nous reste donc le strict son central, ‘kraï’ (à l’origine de ‘krajina’) qui évoque une coupure, une découpe, au sens propre; puis, au sens figuré, une ligne ou une marque; pas question ici de pointillé sur du papier, mais bien d’une limite ou d’une frontière ‘sur le terrain’, ce qui fait que le mot a rapidement pris le sens géographique de ‘bordure’, puis ‘extrémité d’un pays’(l’équivoque dépend bien de qui se considère comme le centre…). L’Ukraine serait donc en fait ‘le pays délimité’, ou ‘le pays des frontières’; au vu du voisinage, coincé entre Biélorussie, Pologne, Roumanie, Hongrie et Slovaquie, sans parler de la Mer Noire, on comprend sans peine qu’il y a parfois de quoi se sentir (historiquement) claustrophobe.

Mais s’il est question de terre, c’est aussi au sens le plus concret du terme, puisque c’est la matière nourricière du sol qui permet de faire pousser les champs de blé représentés par la large bande jaune sur laquelle s’appuie le drapeau national, du blé qui mûrit au soleil sous un ciel bleu azur qui occupe l’autre moitié de la flamme. Pour les plus philosophes, la simplicité des deux plans de couleur doit symboliser « l’amour de la paix (céleste) et l’abondance (de la nourriture), même s’il n’y a guère que les tirs qui soient nourris en ce début d’année.

Ultime dilemme : si la plupart des états du monde l’appellent ‘Ukraïna » (comme elle-même), le français dit « L’Ukraine », comme l’Alaska, l’Azebaïdjan, l’Espagne, l’Ouzbékistan…au masculin ou au féminin (*)? Il ne manquerait plus que l’Ukraine soit plus virile que la féminine Russie!

(*) La question se pose moins -a priori- pour les finales en -e ou -ie (Albanie, Algérie, Argentine, Australie, Autriche, Egypte, Estonie, Ethiopie, Irlande…) perçues comme spontanément féminines, tout comme l’Allemagne, la Hongrie, l’Inde…mais Equateur, Iran, Irak, Israël sont masculins, semble-t-il grâce à la consonne terminale.

…a tout d’un parfait exemple d’oxymore (1), au moins étymologiquement. Pas question ici de contester en quoi que ce soit le nombre de centimètres pouvant arriver à mesurer la corpulence de la tête d’affiche, le Gérard (2) ayant depuis longtemps gagné ses galons d’acteur d’un certain volume; mais c’est peut-être l’occasion d’éclairer (d’enquêter sur?) à la fois le nom dudit commissaire de police et sur quelques autres dérivés de la même racine, parfois surprenants…

A commencer par le mot lui-même, un adjectif ‘intermédiaire’ entre ‘maigre’ et ‘maigrelet’, son véritable diminutif; auxquels il faut rajouter une seconde forme de maigre qui est ‘magre’ (3), laquelle a donné également le ‘magret’, mot occitan qui désigne le très savoureux filet de viande (forcément) maigre découpé dans la chair d’un canard en général…gras! 

Et pourtant, le dossier des maigres est assez épais puisqu’il remonte à la racine latine ‘macer’, qui deviendra un peu plus gutturale sous influence germanique pour faire ‘mager’, ‘maiger’ puis maigre avec une finale de tradition plus francophone. Paradoxe: le terme latin lui-même vient de l’adjectif grec ‘makros’ (c’est fini, le voyage) que l’on comprend en général en français comme gros ou épais, alors que le sens premier est grand, mais dans la longueur. Long donc effilé (par exemple), donc fin, donc…maigre. D’où, entre autres, cette idée de morceau de canard que l’on va ‘lever’ sur la poitrine des palmipèdes landais.

Bref, au fil du temps tous ces mots ont donné matière à des surnoms dans à peu près toutes les régions de France, très platement (si j’ose dire) pour qualifier des gens moins épais que la moyenne. Outre le plus connu à l’affiche, de localisation très parisienne, on trouve aussi des Maigrez (dans le Nord), des Maigrat et Maigron (en Auvergne) et même des Maigrot (en Bourgogne).

Pour la version en Magre, la souche se trouve plutôt côté ouest, aux portes de la Bretagne (Loire-Atlantique, Ille & Vilaine), parfois en Morbihan en Magré, forme également plus facile en zone d’oc; pour les Magrez, toujours plutôt le Nord (le ‘z’ final n’a rien d’un nom ‘espagnol’, même si c’est bien une trace de l’ancienne propriété hispanique en Flandres); quant aux Magreau ou Magreault, la terminaison ‘multi-voyelles’ indique bien une localisation en Val-de-Loire. 

Bon, mais comme toujours, il faut toujours se dire que ce surnom accordé à votre ancêtre (si vous êtes concerné) a permis de le repérer grâce à une caractéristique -en l’occurrence- physique et qu’il ne saurait en aucun cas décrire (a-priori) votre corpulence au 21ème siècle…Cela étant, si on liste rapidement quelques autres acteurs ayant tenu le rôle-titre sur grand ou petit écran, il n’y a pas vraiment de frêles fumeurs de pipe (4)!

  1. Figure de style consistant à accorder deux mots de sens (apparemment) contraires.
  2. Voir si besoin l’article consacré à son nom (septembre 2018) 
  3. Comme l’actrice Judith dite Magre, de son véritable état-civil… Simone Dupuis (ou Simone Chambord à ses débuts)!
  4. Jean Gabin, Jean Richard, Michel Simon, Bruno Cremer (le plus svelte?), et même le plantureux britannique Charles Laughton…

…n’auront pas raté de remarquer qu’il s’agit du 22/02/2022, chiffre (et nombre) palindrome (1) souvent ‘magique’ pour certains car il évoque le renouvellement, la (re)renaissance, la gémellité, le (re?)doublement ou autre, vous avez le choix; bref, quelque chose forcément de ‘plus’ que l’unité, donc bénéfique (surtout si vous doublez des bénéfices), et bien sûr ça ne fait ni une…ni deux dans la tête des gens.

Or, il se trouve que c’est peut-être l’origine du patronyme de la skieuse acrobatique Tess Ledeux, médaille d’argent aux récents Jeux Olympiques sans neige de Pékin. Selon une proposition spontanée et un peu facile, ‘le deux-ième’ serait celui de la famille, comme le Quentin (2) est le cinquième-né; sauf qu’en l’occurrence, même à l’époque classique (17ème siècle par exemple), on l’appelait (le) Cadet et pas autre chose; mais il est vrai qu’il fait s’expliquer la présence de ce ‘x’ final…

Certaines hypothèses sont plus complexes, linguistiquement parlant, comme y voir la marque d’un pluriel ou d’une francisation d’un parler régional, en l’occurrence le bourguignon ou le breton. Dans l’un et l’autre cas, ce serait alors une variante de ‘ledeul’ ou ‘ledeuil’, francisation d’un ‘le dol’ qui a le même sens que dans le domaine juridique, c’est-à-dire un préjudice. Et comme ce mot vient du latin ‘dolor’, il fait évidemment y rajouter le terme de douleur, dont la forme savante est…deuil.

Jamais deux sans trois donc, et l’on reste en Bretagne pour une inspiration typiquement locale d’un ‘le deuff’ (mal orthographié ou mal prononcé par les agents de l’administration centrale?) inspiré d’un ‘le deun’, soit le gendre. Encore une histoire de famille, mais sans doute pas beaucoup plus convaincante…

Car, jamais trois sans quatre, c’est en Bretagne toujours que l’on trouvera la solution la plus logique avec Le Du (même transformation possible que pour le mot précédent) qui, cette fois, qualifie sans hésitation et selon une constante de l’étymologie, une personne aux cheveux de couleur noire soit ‘du’ en breton (3), l’équivalent du français Lenoir.

Les choses ne sont pas plus claires (sauf dans la motivation de baptême des parents) au sujet du prénom Tess (4), que de nombreuses pages en ligne signalent comme la traduction du grec ‘Thaïs’, c’est-à-dire…la fille au bandeau sur le front. Même si on n’est plus à l’époque du serre-tête tricoté style Gym-Tonic, la définition est totalement ridicule et ne tient que par la répétition de multiples copier-coller très généralistes; il semble plus sérieux de dire qu’il s’agit ici d’un diminutif (certes bien ‘esquinté’) de Thérèse, voire d’Esther avec une inversion de syllabes dont certains se sont servis, en des temps difficiles, pour ‘cacher’ la judéité.

Pour tous les autres qui n’ont pas la chance d’être des Ledeux le vingt-deux deux, reste à savoir s’ils trouveront le maximum de leur extase à 22h22…(prochaine étape, le 22 février 2222…ou le 33 mars 3033)

  1. Qui peut se lire dans les deux sens, et même…à l’envers (selon la police de caractères quand même).
  2. Voir la récente chronique sur l’autre multi-médaillé olympique Fillon-Maillet.
  3. Comme l’hermine ’Gwenn ha du’ (blanc et noir), le drapeau breton.
  4. Nastassja Kinski dans le film de Roman Polanski, vingt ans plus tôt (?)

…de Ronald Reagan à Arnold Schwarzenegger, en passant par Clint Eastwood ou Sydney Poitier (gouverneurs), Shirley Temple (ambassadrice), Mélina Mercouri (ministre), Bernard Tapie (idem), Coluche (la tentation de), Ilona Steller (dite la Cicciolina, du Parti vert italien) et donc l’humoriste-producteur-acteur et néanmoins Président de la République en bleu et jaune convoitée par le Kremlin. Clin d’oeil peut-être pas innocent du destin, c’est la série télévisée à succès «le Serviteur du Peuple» qui lui aura permis de passer de l’autre côté de l’écran. Mais, face aux Russes, il va sans doute lui falloir jouer ce qu’il est déjà…un homme de fer !

Aucune allusion ici aux tours de fauteuil roulant d’un autre personnage de feuilleton (américain), célèbre grâce à un certain Raymond Burr (1); aucun point commun non plus avec feue la « Dame de Fer » britannique, surnom attribué en raison de son inflexibilité sociale…On se rapprocherait davantage de « l’Homme de fer », film du polonais Andrezj Wajda (3) qui se déroulait pendant les grandes grèves des sidérurgistes aux chantiers de Gdansk, puisque l’origine de Zelensky est une racine du répertoire serbo-croate, l’une des langues slaves du sud d’où la circulation dans la même ‘bouche’ que le polonais (slave du nord) qui dira d’ailleurs plutôt Zelenski, mais le sens est le même.

La racine en question est un ‘zel’ que l’on extrait de mines, non pas de…sel mais de fer justement. On a donc pu former sur cette solide base le surnom du travailleur du fer, un Zeleski dont Zelensky est la variante ukrainienne qui peut tout aussi bien concerner le mineur de fond lui-même que le négociant dudit métal ou un fondeur; on trouve même des Zeleznicar qui sont dans le même rail puisqu’ils désignent (logiquement) des…cheminots! 

Reste que ce Zelenski va donc devoir affronter un Poutine (4) avec lequel il partage non seulement le Dombass mais aussi le prénom, puisque le Vladimir russe (ou le Wladimir polonais) est l’équivalent quasi-parfait du Volodymyr ukrainien, à quelques variations vocaliques (‘de voyelles’) près qui ne changent rien au sens (4 again). Précisions au passage que, dans la plus pure tradition linguistique familiale, le petit Volodymyr, né de parents russophones à Dniepopetrovsk (sud-est du pays. La prochaine fois, je vous parlerai des Dupont), porte en second prénom celui de son père + le suffixe habituel soit ‘Oleksandrovytch’ (fils d’Oleksandre) ou Alexandrovitch à Moscou.

Là encore, après un petit jeu de voyelles tout à fat inoffensif, vous aurez reconnu le ‘Alexandrov’ proprement russe et évidemment l’Alexandre français, tous d’origine grecque et composés de deux mots dont la seconde partie (-andros) évoque un homme, alors que la première (alexei-) vient du verbe qui veut dire…résister (forcément, le fer). Avec tout ça, Poutine n’a qu’à bien se tenir. Au moins étymologiquement!

  1. Ceux qui ont suivi les épisodes se souviendront sans doute que, dans la version française, on l’avait affublé de l’état-civil de Robert…Dacier. No comment.
  2. Une Margaret Tatcher dont le nom signifiait ‘la coupeuse de chaume’ (la paille pour mettre sur les toits; au sens figuré, c’est également une tignasse dont le surnom irait bien mieux à un certain Boris J. aujourd’hui…)
  3. Palme d’Or à Cannes en 1981.
  4. Voir sa chronique datée de six jours avant celle-ci.