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…et semble-t-il depuis longtemps, même si les révélations (au moins publiques) de l’actrice occupent la Une de tous les médias actuellement. Comme le titre du film tourné en 1990 par le réalisateur qu’elle met en cause, la première expérience vécue un an avant (1) met les…projecteurs sur certaines pratiques dans le milieu du cinéma. Outre une confusion visuelle avec d’autres comédiennes de la même génération, son patronyme est généralement ressenti en français comme…rèche. Illusion phonétique ou vérité étymologique?

Rien à voir évidemment avec l’adjectif français qui signifie âpre ou rugueux (selon la matière), encore que, vu le type de relations évoquées…Au passage: le mot français vient assez fidèlement du son d’une racine issue d’un ancien parler historique que l’on appelle ‘vieux-haut-allemand’ (2), soit ‘hruf’ (hroesk, puis reesk en flamand, d’où le ‘rèche’ français). A l’origine, l’image est très précise: il s’agit de décrire…la croûte d’une plaie, d’où par extension « quelque chose qui accroche et qui fait mal », y compris au sens figuré.

On pourrait alors analyser les Godrèche comme la réunion de deux racines, dont God (ou Gaud) abondamment utilisé en référence à (un?) Dieu (3) comme dans Godefroy (Geoffroy en abrégé), Godfrain ou Godfret (Geoffret). La partie ‘rèche’ existe par ailleurs (Rêche exactement, dans l’Est) et vient, là encore, d’un élément linguistique germain en rapport avec…la vengeance (4). On se rapproche du contexte mais ce n’est pas encore tout à fait ça.  

Car rien de rèche (au contraire) pour Judith, mais plutôt de… « reich », seconde partie d’un « Gold-reich », l’orthographe  originelle. Il s’agit en fait de la francisation (très compréhensible) d’un patronyme juif d’origine polonaise, les deux éléments faisant donc référence à l’or (gold) et à l’état allemand (reich). La question est maintenant de donner un sens précis à ce ‘montage’ onomastique: plusieurs théories s’affrontent, l’une qui fait allusion évidemment à un ‘état en or’ (= riche) un peu trop littéral; une autre va jusqu’à désigner des orfèvres (du gouvernement, des fonctionnaires?) mais l’hypothèse la plus fréquemment retenue s’oriente vers le ‘goldreich’ sous-entendu ‘mark’, l’unité de monnaie temporaire utilisée pendant la période nazie (1924-1945). Serait-ce alors une allusion à un fabricant, à un ouvrier du Trésor, à un banquier ou à un usurier, tous plus ou moins concernés par le sujet évoqué?

Toujours est-il que, de pépite juvénile en valeur ‘bankable’ de l’écran, Judith est en mesure de présenter une carrière en or (5). Y compris étymologiquement.   

(1) « La Désenchantée », (Benoit Jacquot, 1990), « La Fille de quinze ans » (Jacques Doillon, 1989)  

(2) 8ème > 11ème siècles environ

(3) La définition n’est pas du tout la même selon l’époque: rien de divin parfois, juste une exagération dans l’hommage à un héros humain.

(4) Une vengeance divine? Il n’y a pas de hasard!

(5) Plus de cinquante films (pas forcément français) en moins de trente ans.

…les tubes emblématiques extraits de la comédie musicale « Les Dix Commandements » n’ont pas vraiment illustré les dernières semaines: Pascal Obispo (le compositeur) a été poursuivi en justice par Elie Chouraqui (le metteur en scène) pour avoir voulu ‘re-monter’ une version de l’oeuvre à l’occasion de ses 25 ans. Ce fut un combat entre l’homme de l’Est (1) et celui de l’ouest (du bassin d’Arcachon) . Bonne occasion de découvrir – ou de préciser – la véritable provenance du Légeot-Ferretcapien (2)…

Tout d’abord (ne riez pas pas, on m’a posé la question, sans réfléchir sans doute), il n’y a rien d’irlandais ou de celte à part un clin d’oeil dans cet O’Bispo, bien au contraire puisque le mot est clairement espagnol: dans le langage courant, il qualifie un…évêque! D’un point de vue linguistique, l’évêque vient même de plus loin, de la Grèce, dans la langue de laquelle il est en fait un…épiscope (le mot qui donnera plus tard le nom à sa charge, l’épiscopat). 

Or, épiscope, comme périscope, endoscope ou microscope, est formé d’une racine (-scope, qui veut dire voir, observer) et d’un préfixe (épi- qui signifie au-dessus, autour ou à travers, selon le cas). A l’origine, un évêque est donc quelqu’un qui ‘voit autour’, autant dire un surveillant, un observateur ou un gardien.

Les premiers épiscopes-évêques sont…les dieux de l’Olympe, en tous cas ceux qui avaient parmi leurs attributions la protection d’une certaine catégorie de population; tout comme plus tard, chaque saint sera censé être le (sur)veilleur des conducteurs, des sages-femmes, des causes perdues ou des ramasseurs de champignons. Tous évêques quoi (vu par les Français).

Au fur et à mesure du temps, le mot fera fonction de tuteur, de directeur…de conscience ou même d’entraineur sportif (à condition de relever la soutane). En langage militaire, l’épiscope de terrain qualifie également celui qui observe un ennemi, autrement dit un espion que l’on envoyait au-delà des lignes de front voir si l’ennemi n’y était pas…Toujours dans l’Antiquité, il devient aussi un magistrat que l’on envoyait rendre la justice dans des villes ou les villages dépourvus de parquet (pas de plancher).

La fonction est donc toujours très claire : aller jeter un œil de haut ou, si vous préférez, mettre son nez dans les histoires de contentieux locaux, afin de garantir la paix des cités. Ce n’est qu’en fin de période ‘classique’ que l’évêque devient et reste celui qui a la charge de contrôler puis de guider ce qu’on appellera un diocèse, en commençant par avoir un rôle de simple…intendant des finances, puis de responsable de l’orthodoxie, forcément. Rapidement, il faudra d’ailleurs lui trouver un nom de territoire (l’évêché) et un super-évêque chargé de contrôler celui qui contrôle, un archi-évêque contracté en ‘archevêque’, archi- signifiant celui qui est devant ou au-dessus de quelqu’un, comme l’archiduc ou l’architecte (le superviseur de la construction), le « Grand Architecte » étant en général le titre de…Dieu himself (celui qui voit tout) .

Voilà comment ‘episcope’ en grec a essaimé dans le bassin méditerranéen en ebiscope > obiscope > obispo . Ou bien, avec l’alternance pour ne pas dire l’équivalence habituelles entre les consonnes B/V, eviscope> evisque> evesque > evêque en français. En tous cas, Pascal a tout pouvoir pour bénir ce nouveau spectacle, y compris donc étymologiquement!

(1) En hébreu, ‘suraqi’ évoque l’orient, donc ce (ou celui) qui arrive de l’est.

(2) Le nom complet de la commune est Lège-Cap Ferret

…domaine qui n’est pas (encore) tombé dans le périmètre ministériel de cette Rémoise nommée ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités du gouvernement Attal. En effet, outre des responsabilités régionales et municipales, la dame a déjà oeuvré dans trois ministères ‘sociaux’ au moins, tâche qui demande un certain talent dans la prise de parole et surtout un leadership pour cadrer ses troupes…Ca tombe bien, c’est Vautrin! 

On ne peut pas faire mieux comme patronyme régional puisque la majorité des Vautrin ont pour souche la Lorraine, sous cette orthographe ou avec quelques variantes orthographiques comme Vauterin, Vautherin voire Vautherot; tous ont pour origine l’influence germanique qui a logiquement recouvert les territoires de l’Est « français » pendant des siècles. 

Et pour trouver les racines originelles de Vautrin, il faut commencer par prendre en compte un phénomène linguistique bien connu, une gutturalisation. Pour schématiser, on convient que les sons ‘g’ (g dur) ont une équivalence en ’v’ (ou ‘w’) quand ils vont passer dans des langues autres que le germain (de l’époque). Et réciproquement, l’exemple récurrent étant le parallèle entre le ‘Wilhem’ nordique adopté en ‘Guillaume’ en Europe de l’Ouest.

Ici, on conserve ‘initiale en partant d’une construction en deux racines germaines soit ‘waldan’ (gouverner) + ‘hari’ (l’armée), l’une et l’autre faisant partie du répertoire guerrier ordinaire entre les 5ème et 11ème siècles. En quelques soubresauts de prononciation, après la transformation du L de waldan en voyelle,  on arrive à waud+hari > waudhier > wauthier puis en français vautier et…vautrin. Tout ça sans changer le son de la première lettre.

Mais si l’on suit la règle Wilhem-Guillaume, il faut donc ajouter les cousins Gauthier (de Vauthier), Gautier évidemment (sans’h’) ou encore la version initiale Galtier (comme waLdan). Voilà une famille de noms qui regroupe la descendance d’ancêtres probablement un peu ‘barbares’ mais tout à fait remarqués pour leurs qualités de commandement.

Ah oui, on avait parlé de littérature! C’est tout simplement qu’à part Catherine, plusieurs personnes ont déjà assuré la renommée du nom: à commencer par Jacques Collin dit Vautrin, personnage majeur et transversal de l’oeuvre de Balzac, « La Comédie humaine ». Sans oublier Jean…Hermann dit Vautrin, réalisateur, scénariste et écrivain (entre autres Prix Goncourt 1989), auteur et dialoguiste sous son nom de naissance de nombreux films policiers des années 70 et 80 (*).

Remarquez, en cas de naufrage (politique), notre ministre pourra toujours revenir vers son Pennaforte de mari (Vautrin est donc son nom de jeune fille), version corse d’un ‘penna-forte’ qui pourrait désigner un promontoire fortifié où les villageois se retiraient être en sécurité. D’un côté comme de l’autre, c’est la guerre! En tous cas étymologiquement…

(*) « Adieu l’ami », « Jeff », « Flic ou voyou », « Le guignolo », « Garde à vue », « le Marginal »…du Delon-Belmondo sur mesure!

..des agriculteurs devient à son tour la victime d’un lynchage, selon le principe apparemment inévitable des 3L (lécher, lâcher, lyncher) qui a déjà coûté leur leadership et leur bonne volonté à d’autres leaders de mouvements sociaux, médicaux ou professionnels, le lanceur d’alerte servant souvent de bouc émissaire pour ne pas dire expiatoire.  

Jérôme est donc est l’homme qui a fait passer une semaine difficile au tout jeune gouvernement. On pourrait même aller jusqu’à dire que, comme tous les Baylet, Bayle, ou Bailli que vous connaissez, il porte à bout de bras, ou mieux, sur son dos, certains enjeux de la révolte agricole.

Car le patronyme de la ‘grande gueule’ toulousaine est issu du mot latin ‘bajulus’ qui désignait très précisément un portefaix, littéralement ‘celui qui transporte un fardeau’, chargé – c’est le cas de le dire – de faire suivre lourds bagages et matériaux divers sur les pas de son maitre, tâche sous laquelle ploie le bonhomme pendant plusieurs siècles non sans rouspéter (on le comprend), ce qui lui vaudra la réputation d’un homme rustre et grossier. 

Or, le douzième siècle vient sauver notre futur ‘bayle’ du tour de reins, puisque c’est à cette époque que l’on prend le mot au sens figuré de ‘celui porte ou apporte un service’, donc un certain pouvoir; de fait, le verbe d’ancien-français ‘baillir’ signifie être chargé d’affaires (donc administrer, donc commander), donnant ainsi naissance au ‘bailli’. Beau retournement de situation en souplesse, puisque la version ‘bailler’ (non, pas bâiller) prendra alors le sens de ‘donner un pouvoir ou une autorisation’ (de résidence): c’est exactement ce que fait votre propriétaire avec un ‘bail’! 

Hélas, alors que le bailli entre dans l’Histoire en tant représentant du roi, du seigneur local, ou même d’une autorité religieuse, le nom qui devient ‘propre’ se multiplie au cours du temps avec des Bayle (Debayle), Bailly, Baillet, Baylet (diminutif = le fils du bailli), Baylot ou Baylon, tous probables sobriquets, surnoms moqueurs qualifiant un ancêtre qui ‘se la jouait’ comme le chargé de fonction. Même phénomène pour les Lejuge (pas tous avocats), les Leprêtre (habillés de noir comme), les Lepape (hautains comme), les Leroy, les Royal (les moins favorisés du village) ou encore cette fois les Bayle car, d’une certaine façon, le troisième ligne de rugby sera devenu un porte-voix étouffé par sa propre initiative. En tout cas étymologiquement!

…d’où est partie la majorité de la contestation paysanne (1); et même si un certain nombre de journalistes (parisiens) persistent à en parler comme de « la région de Toulouse » pour ne pas se salir la langue sans doute, la commune (2) occitane se retrouve à la Une de tous les journaux, comme tant d’autres au cours des faits-divers de l’année. Carbonne, vraiment? Vous êtes sûr qu’il n’y a pas une erreur ou, au moins, une faute d’orthographe?

Pas du tout! Il s’agit bien de la graphie (l’écriture) adaptée en français du nom occitan originel ‘Carbona’, beaucoup plus logique que la (probable) différenciation administrative inventée pour éviter l’équivoque avec le morceau de combustible noir…puisque, oui, il s’agit bien d’une histoire de charbon. 

Voyons d’abord l’évolution ou plutôt les variantes du mot : c’est au latin ‘carbo’ que l’on doit la racine d’une grande famille. Logique et transparent, pas de quoi se carboniser l’esprit avec ça, sauf quand on est romain car, à l’époque, trouver une trace ou une marque de charbon sur le mur de son domicile équivalait à une condamnation ou à une infamie (3).

Au cours des siècles, cette base  linguistique, outre le verbe direct déjà cité pour exprimer quelque chose qui brûle complètement jusqu’à revenir à l’état de charbon (la braise froide), va conserver la même sonorité dans la zone sud en langue d’oc mais adopter les usages de la moitié nord du pays, en langue d’oïl, sous la forme d’un léger chuintement additionnel.

C’est ainsi que ‘charbon’ va répondre à carbone comme ‘charrette’ à carriole, ‘château’ à castel, ‘chapeau’ à capelle, etc…On va donc pouvoir faire des charbonniers (les hommes qui vendent et livrent du charbon) mais aussi une charbonnée, la viande rôtie sur devinez quoi. Du coup, selon les régions, vont également naitre les surnoms d’usage Carbonnier, Carbonnel, Carbonneau ou Carbonelli (4) devenus patronymes au fil du temps.

Seulement voilà, même en cherchant bien, vous ne trouverez pas en Volvestre (5) le moindre tunnel pouvant laisser supposer de la présence, même ancienne, de…mines de charbon. Il ne s’agit donc pas de la roche sédimentaire qui a fait la fortune industrielle des Charbonnages de France (ou d’ailleurs) mais de charbon végétal, le bois de chêne ou de châtaignier que les charbonniers du 19ème siècle (et plus) faisaient brûler pour les vendre à des particuliers, après avoir été à la base du plus grand saut technique de l’Humanité, celui qui a permis aux hommes de travailler le fer…

Remarquez, un endroit comme Carbonne devait forcément un jour ou l’autre être appelé à laisser une impression sur toutes les bonnes feuilles, même étymologiquement.

(1) «…Mais c’est une révolte? Non Sire, c’est une révolution… »

(2) Environ six mille habitants

(3) On avait alors des tags moins polluants.

(4) Les amateurs de…carbonara(s) !

(5) le terroir haut-garonnais de Carbonne